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MÉNILLES OU LA CAPITALE DU ROYAUME SUR ROUES

Par Julie Bernard, mardi 30 juin 2015 ,Western

Deux réalités se télescopent à Ménilles. Celle du nomadisme contemporain qui souffre d'une absence de connaissance et qui forme notre royaume sur roues : habitants et travailleurs en camion, caravane, mobilhome, yourte, bus, etc. Et celle de l'école fonctionnant comme un monde « à côté », où ce qui y est enseigné reste à l'intérieur et ce qui se passe dehors ne peut entrer.

Deux objectifs donc, faire entrer la mobilité dans l'école et faire sortir l'enseignement de celle-ci.

Et pour mener à bien ces objectifs, des films. Des films, d’abord, où l'on voit les différentes situations du royaume sur roues pénétrer l'école. Des films, ensuite, pour dire et sortir la pédagogie qui prend ici les mots de la mobilité. Des films, enfin, pour donner la vision des enfants et sentir ce que vivre mobile peut signifier pour eux.

Faire entrer la mobilité dans l'école

Du 13 au 15 avril, nous avons fait venir sur le parking de l'école des personnes travaillant ou vivant dans un camping-car, un camion, une camionette, un bus. Ils ont ainsi pu rencontrer et discuter avec Jean-Charles, Marie-Christine, Isabelle, Delphine et monsieur Knitter. Ils ont pu comprendre les astuces de l'énergie sans raccordement, de l'« habiter petit » et ce que vivre mobile peut signifier. Ils ont pu visiter une épicerie dans une camionnette, un restaurant dans un bus anglais, et découvrir l'ingéniosité de l'organisaiton spatiale d'un camping-car. Nous leur avons aussi présenté les débuts de films réalisés dans l'année, dans notre camion-atelier en chantier. Ils ont notamment découvert les premières images tournées avec eux, mais aussi le film de Jean-Charles et Marie-Christine, ainsi que le film fait avec Lucille, une habitante du camping de Limetz.

Sortir l'enseignement de l'école

Les institutrices se sont saisies de ce projet et ont travaillé à intégrer cette notion de la mobilité dans leur enseignement. Ainsi en CP, Barbara Samuel a proposé aux enfants de réaliser un carnet de voyage pour découvrir les habitats légers et mobiles du monde entier, et précisément en arts-plastiques, les enfants devaient rendre mobile la maison qu'ils habitent. En CP-CE1, Élodie Letournel, dans un cours de mathématiques, et plus précisément de géométrie, a demandé à ces élèves de représenter un habitat léger, mobile ou éphémère en utilisant pour cela des gabarits de formes prédéfinies. En CE2, Dominique Hirschmuller a proposé à ces élèves, sur la base des formographes précédents, de réaliser des calligrammes (des poèmes dessinés), parlant également de la mobilité. En CM2, Delphine Vogin, à partir des calligrammes précédents, a proposé en cours d'anglais d'apprendre les mots de la mobilité et des différents habitats légers et mobiles et les enfants avaient pour objectifs de construire des phrases à partir de ça. Enfin, la classe de Zahia Hamza Cherif, de CE2-CM1, également à partir des formographes, a proposé un exercice de mathématiques, basé sur des calculs.

Des films

Des films dans très peu de temps visibles ici : http://www.echelleinconnue.net/menilles/


tag : architecture ateliers menilles rencontre habitat leger et mobile Exposition

Réalisation : Échelle inconnue
MAKHNOVTCHINA
MAKHNOVTCHINA
Makhnovtchina est un repérage actif des nouvelles mobilités urbaines et périurbaines à l'heure des grands projets de métropolisation. C'est un atelier itinérant de production participative d'images (fixes, vidéos, ou multimédia), de textes, de cartes, de journaux, « Work in progress ». Ce travail mené par des architecte, géographe, créateur informatique, sociologue et économiste vise à terme la proposition d'architecture ou d'équipements mobiles et légers. Ce travail vise, en outre, à explorer les futurs vides ou terrae incognitae que créent ou créeront les métropoles. Il propose une traversée du terrain d'accueil pour « gens du voyage » au marché forain en passant par les espaces des nouveaux nomadismes générés par la déstructuration des entreprises, notamment de réseau (EDF, GDF, France télécom...), ainsi que par les campings où, faute de moyens, on loge à l'année. Une traversée, pour entendre comment la ville du cadastre rejette, interdit, tolère, s'arrange, appelle ou fabrique la mobilité et le nomadisme. Ce projet de recherche et de création s'inscrit dans la continuité de certains travaux menés depuis 2001 : travail sur l'utopie avec des « gens du voyage » (2001-2003), participation à l'agora de l'habitat choisi (2009), réalisation d'installation vidéo avec les Rroms expulsés du bidonville de la Soie à Villeurbanne (2009) et encadrement du workshop européen « migrating art academy » avec des étudiants en art lituaniens, allemands et français (2010). Il tente d'explorer les notions de ville légère, mobile et non planifiée avec ceux et celles qui les vivent.