Construction d'un igloo en tube iro par des élèves de l'école
" À partir de 1897, le cinématographe a été présenté au public parisien à la foire au pain d'épices. Il est nécessaire de rappeler qu'avant de devenir des lieux de projection sédentaire, ce sont les forains qui ont diffusé le cinéma et ont été les premiers à propager le 7ème art. Un âge d'or qui durera jusqu'en 1907. Date à laquelle Charles Pathé, qui contribua à la propagation du cinéma sur les foires et fournit plus des trois quart des forains en films devint leur concurrent le plus acharné en proposant d'arrêter la vente de films au profit d'un système de location via des sociétés de distribution. Résultat : les forains n'avaient plus assez de temps pour amortir les films qu'ils louaient. C'est ainsi qu'une production foraine débuta (1ère moitié du XXème siècle). Les forains, se déplaçant de village en village, filment et rediffusent aussitôt les courts-métrages réalisés avec les habitants."
Echelle reprend l'idée d'un cinéma qui se déplace, qui se raconte et qui s'expérimente dans le cadre du projet Makhnovtchina.
Les habitants ici sont autant les élèves de l'école de Ménilles que toutes les personnes que nous rencontrons dans ce projet Makhnovtchina. La cour de l'école de Ménilles, cette enclave nomade hospitalière, cet observatoire, devient même, le temps d'un projet, la capitale provisoire de cette ville mobile, rompant l'opposition adulte / enfant, en intégrant ces derniers, à leur hauteur, à un projet plus vaste. Nous pourrons ainsi saisir ce qu'ils entrevoient ou ce qu'ils entendent de la ville mobile et faire se télescoper l'imaginaire enfantin du nomadisme avec sa réalité.