Ceux de la Makhnovtchina, entrevus dans le film d'Hélène Chatelain, celui de Ziga Bertov, qui peut-être, un jour croisa les premiers en Ukraine. Celui de Medvedkine. Ceux qui amènent aux trois gares de Moscou les « migrants », candidats à la fabrique de la ville planifiée quitte à devoir dormir dans des containers. Les trains de la gare de treillage de Sotteville-lès-Rouen dans les wagons desquels dorment des employés.
Des trains et des lignes de chemin de fer qui, traçant la route, écartent le paysage et le plan même; générant à leurs abords des blancs de carte sur lesquels on vient vivre et construire quand on ne peut faire autrement... Hors-la-loi, hors la carte, comme hors la France ou la Russie profitant du vide là : caravanes ou espaces auto construits le long de la ligne Rouen/Paris ou Moscou/Domenovo. Les trains révèlent les bidonvilles prétendument disparus. Ils révèlent, la cécité entretenue.
chantier aux abords de la ligne Moscou/Domenovo
Et ces trains, américains ceux-là, qui transportaient les barnums du monsieur du même nom. Et celui, bolchevique, dont Voline tente de rattraper la métaphore politique pour y grimper et l'offrir au peuple.
Trains omniprésents, quoiqu'à respectable distance de ce qui nous occupe, mais trains tout de même dont on discutait avant mon décollage relativement aux collaborations universitaires Francorusse.
Je n'avais pour moi, jusqu'à présent, que la guerre du rail, juste vengeance face aux trains de la mort. Me manquait ces trains, tous les autres qui disent et sculptent notre monde.