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EDITO / JOURNAL À TITRE PROVISOIRE N°9 : FIAT METROPOLIS

Numéro 9


À la suite de l'incendie du 26 septembre 2019, l'entreprise américaine Lubrizol, qui produit depuis 1958 à Rouen des additifs pour les huiles moteur, a été mise en examen pour « atteinte grave » à la santé et à l'environnement. Mais c'est à un autre examen que nous vous invitons ici.
Au-delà de l'incrimination justifiée de l'industriel, il s'agit d'entendre en quoi cet événement est révélateur (voire consubstantiel) d'une réforme majeure de notre environnement politique et urbain : la métropole, fruit des nouvelles alliances public- privé, pour ne pas dire du recul de l'Etat. Les élections municipales battent leur plein et tout le monde y va de sa tribune incantatoire pour (re)donner visage humain au monstre métropolitain. Cependant, personne ne semble interroger ou mettre en doute les raisons mêmes de la naissance de ce qui, sous couvert du projet urbain, n'est à bien des égards que la somme des répercussions sur nos espaces de vie d'un modèle économique expérimenté dans les années 1990 à l'est de l'Europe.

Ce numéro ne prétend pas avoir le dernier mot sur la question. Il prétend remettre des noms et des visages sur ce cataclysme écologique, urbain et social, qu'est la métropolisation. Entendre aussi au profit de qui s'opère le recul du politique dans cette pensée de la ville comme outil d'une nouvelle mondialisation. Entendre, enfin, que la métropolisation n'est plus une affaire d'habitants mais d'impactés.

Sommaire du numéro 9
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RUBRIQUE NOIRE
MÊME DÉMOCRATIQUE, LE GRAND PARIS EST UN ÉCOCIDE
EDITO / JOURNAL À TITRE PROVISOIRE N°9 : FIAT METROPOLIS
POUR QUE LUBRIZOL  BRÛLE JUSQU'AU  GRAND-PARIS


CONTRE LE FAIT MÉTROPOLITAIN, CHASSER LE NATUREL DE LA MÉTROPOLE AU GALOP

Réalisation : Échelle inconnue

MAKHNOVTCHINA
MAKHNOVTCHINA
Makhnovtchina est un repérage actif des nouvelles mobilités urbaines et périurbaines à l'heure des grands projets de métropolisation. C'est un atelier itinérant de production participative d'images (fixes, vidéos, ou multimédia), de textes, de cartes, de journaux, « Work in progress ». Ce travail mené par des architecte, géographe, créateur informatique, sociologue et économiste vise à terme la proposition d'architecture ou d'équipements mobiles et légers. Ce travail vise, en outre, à explorer les futurs vides ou terrae incognitae que créent ou créeront les métropoles. Il propose une traversée du terrain d'accueil pour « gens du voyage » au marché forain en passant par les espaces des nouveaux nomadismes générés par la déstructuration des entreprises, notamment de réseau (EDF, GDF, France télécom...), ainsi que par les campings où, faute de moyens, on loge à l'année. Une traversée, pour entendre comment la ville du cadastre rejette, interdit, tolère, s'arrange, appelle ou fabrique la mobilité et le nomadisme. Ce projet de recherche et de création s'inscrit dans la continuité de certains travaux menés depuis 2001 : travail sur l'utopie avec des « gens du voyage » (2001-2003), participation à l'agora de l'habitat choisi (2009), réalisation d'installation vidéo avec les Rroms expulsés du bidonville de la Soie à Villeurbanne (2009) et encadrement du workshop européen « migrating art academy » avec des étudiants en art lituaniens, allemands et français (2010). Il tente d'explorer les notions de ville légère, mobile et non planifiée avec ceux et celles qui les vivent.