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NOIRE LA RUBRIQUE

Numéro 7


De l'Ukraine à Moscou en passant par la Moldavie et, peut-être bientôt, la France.

Ce n'est pas, dans le désordre, le parcours qui mena le jeune Nestor Makhno de Goulaï Polié à la prison moscovite de Boutyrka puis de l'Ukraine à la France en passant par la Moldavie pour échapper aux balles russes et françaises. Mais plus simplement le parcours d'un drôle de véhicule forain croisé avec son propriétaire au bord d'un trottoir de la gare de Beloruskaya.

Nous l'avions croisé en Moldavie déjà, mais c'est d'Ukraine que vient la voiture/café. C'est Oleg qui nous le dit à l'arrière de son véhicule équipé.
Il a vu ça en Ukraine et a décidé d'importer l'idée à Moscou. Sa voiture équipée là-bas d'un percolateur à alimentation mixte (gaz et électricité) d'un moulin à café et de tiroirs de rangement en inox, il sillonne les rues de Moscou selon un trajet précis comme trois autres de ces véhicules, véritables cafétérias ambulantes. La marque de café qui estampille le flan de sa voiture signe un accord commercial particulier.

« Le problème, c'est qu'on se fait perpétuellement virer dès que l'on stationne quelque part. C'est pour ça que j'ai passé un accord avec cette entreprise pour qu'elle se charge d'arranger les histoires d'autorisation... »
Dans une ville qui voit ses kiosques et autres formes légères de petits commerces arrachés par les pelleteuses pour faire correspondre le territoire à la carte postale fantasmée d'une métropole en concurrence avec Londres, New York ou Paris, le dispositif d'Oleg peut s'apparenter à un contournement ou une tactique : davantage de légèreté et de mobilité pour échapper à la traque. « Vous voulez ma carte ? On peut se revoir si vous voulez. Pour discuter mais aussi, si vous avez besoin, je me déplace, j'ai un passeport Schengen... »
Le café mobile pourrait donc prendre la route pour la France ; en sorte de pèlerinage peut-être, de la grille des usines de Billancourt, où Makhno finit sa vie, aux bidonvilles et cabanes de chantiers où s'entassent Rroms, Roumains et Moldaves...

Sommaire du numéro 7
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LA GUERRE DES COURANTS
VREMYANKAS, LOGEMENTS PROVISOIRES ÉTERNELS
MIGRANTS « LO-FI » UN PHÉNOMÈNE DE LA SPHÈRE PUBLIQUE : CAS DE TRAVAILLEURS MIGRANTS D'ASIE CENTRALE
INGÉNIEUR ET BRICOLEUR OU L'OEUF ET LA POULE POST-APOCALYPTIQUES
LA MARCHE DU CHEVAL JÉRÔME GUENEAU
NOIRE LA RUBRIQUE
EDITO/JOURNAL À TITRE PROVISOIRE N°7 : INGÉNIERIE ENSAUVAGÉE JOURNAL FRANCO-RUSSE

Réalisation : Échelle inconnue

MAKHNOVTCHINA
MAKHNOVTCHINA
Makhnovtchina est un repérage actif des nouvelles mobilités urbaines et périurbaines à l'heure des grands projets de métropolisation. C'est un atelier itinérant de production participative d'images (fixes, vidéos, ou multimédia), de textes, de cartes, de journaux, « Work in progress ». Ce travail mené par des architecte, géographe, créateur informatique, sociologue et économiste vise à terme la proposition d'architecture ou d'équipements mobiles et légers. Ce travail vise, en outre, à explorer les futurs vides ou terrae incognitae que créent ou créeront les métropoles. Il propose une traversée du terrain d'accueil pour « gens du voyage » au marché forain en passant par les espaces des nouveaux nomadismes générés par la déstructuration des entreprises, notamment de réseau (EDF, GDF, France télécom...), ainsi que par les campings où, faute de moyens, on loge à l'année. Une traversée, pour entendre comment la ville du cadastre rejette, interdit, tolère, s'arrange, appelle ou fabrique la mobilité et le nomadisme. Ce projet de recherche et de création s'inscrit dans la continuité de certains travaux menés depuis 2001 : travail sur l'utopie avec des « gens du voyage » (2001-2003), participation à l'agora de l'habitat choisi (2009), réalisation d'installation vidéo avec les Rroms expulsés du bidonville de la Soie à Villeurbanne (2009) et encadrement du workshop européen « migrating art academy » avec des étudiants en art lituaniens, allemands et français (2010). Il tente d'explorer les notions de ville légère, mobile et non planifiée avec ceux et celles qui les vivent.