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« L'HABITATION LÉGÈRE » DÉFINIE PAR LE CODE WALLON

Par Misia Forlen, Brichka

Les Rencontres internationales de l’habitat léger et alternatif (RIHAL) à Louvain-la-Neuve, Belgique | 10 & 11 mars 2019

Depuis plusieurs années en Belgique, un projet de loi est porté par des associations et des personnes vivant dans des habitats non ordinaires, pour faire reconnaître officiellement leur situation et doter leur choix de vie et d'habiter d'un cadre légal moins flou. Dans la nuit du 31 avril au 1er mai 2019, le Parlement de Wallonie réuni en séance plénière a ainsi adopté à l'unanimité l'intégration de la notion « d'habitations légères » dans le Code wallon du Logement et de l'habitat durable, qui devient à cette occasion le Code wallon de l'habitation durable. Ce décret, pour le moment encore à l'état de projet, entrera en vigueur au plus tard le 1er septembre 2019. C'est donc quelques jours après cette évolution législative sur la reconnaissance de l'habitat léger et alternatif en Belgique que se déroulent les Rihal, auxquelles nous sommes invités pour présenter notre travail, organiser des projections avec notre camion-cinéma et faire un retour sur les Rencontres Nationales de l'Habitat Mobile et Léger que nous avions organisées à Rouen.



Ces rencontres internationales ont lieu à Louvain-la-Neuve, dans le quartier de La Baraque. Ce quartier est implanté sur l'ancien hameau de La Baraque, alors destiné à la démolition dans les années 70 lors de l'implantation de l'Université catholique de Louvain et de la ville nouvelle qu'elle désirait bâtir tout autour. Quelques habitants refusèrent à l'époque l'expropriation et furent bientôt rejoints par un groupe de personnes composé au départ principalement par des étudiants en architecture désireux de construire des habitats alternatifs et expérimentaux. C'est de cette manière que sur ces terrains squattés avec l'accord des propriétaires s'installèrent les premières roulottes, bus, caravanes, cabanes en terre ou en matériaux de récupération, chalets, yourtes, dômes géodésiques… En 1985, le quartier de La Baraque obtient le statut de « zone d'habitat expérimental » dans le plan d'urbanisme d'Ottignies-Louvain-la-Neuve. Le quartier est aujourd'hui rejoint par l’expansion de la ville nouvelle de Louvain-la-Neuve qui a également empiété sur une partie des terrains de La Baraque, où les habitants concernés ont dû abandonner leurs habitations.



La première matinée des rencontres a cependant lieu en dehors du quartier de La Baraque, à la Ferme du Biéreau, centre culturel musical à Louvain-la-Neuve, où s’est déroulé un colloque consacré à la reconnaissance légale de l'habitation légère en Wallonie. Ce premier événement plutôt formel a eu lieu en présence de Madame la ministre du logement et de Monsieur le représentant du ministre de l'environnement, de chercheurs, de représentant d'associations militants pour le droit au logement et à l'habitat, d'habitants du quartier de La Baraque. Une des étapes majeures rencontrée pendant l'étude juridique a été l'élaboration de la définition de « l'habitation légère », qui n'était jusqu'alors présente dans aucun texte de loi belge. L'enjeu de cette définition étant de préciser ce qui sera regroupé sous cette expression « d’habitation légère », une fois celle-ci intégrée dans le Code wallon, tout en prenant en compte la diversité de ses formes ou des situations qui la compose et à ne pas en figer les évolutions possibles. À l'inverse, il fallait s'assurer qu’un bâtiment ne puisse pas être compris dans cette définition. L'adoption d'un critère unique ou exclusif semble donc inconciliable avec l’extrême hétérogénéité des situations rencontrées.

Ainsi, l'habitation légère est définit comme « l'habitation qui satisfait à au moins 3 des caractéristiques suivantes : démontable, déplaçable, d’un volume réduit, d'un faible poids, ayant une emprise au sol limitée, auto-construite, sans étage, sans fondations, qui n'est pas raccordée aux impétrants. » (art. 1Er, 40°, nouveau, du Code wallon de l'habitation durable).

Le gouvernement belge considère qu'environ 15 000 personnes seraient concernées par les habitations légères. En revanche, le terme « d'habitat mobile » a volontairement été écarté. « Une voiture n’est pas un habitat ! », précise Madame la ministre du logement. De plus, la problématique de la mobilité liée au travail n'a pas été abordée. L'argument avancé ést qu’étant donné la petite taille du pays, la question du travail saisonnier est inexistante en Belgique. Mais comme le souligne Arnaud Lemarchand, il y a cependant aujourd’hui près de 500 000 travailleurs détachés en Belgique. Cette question du lien entre habitat et économie est donc bien présente sur ce territoire. « L'habitation légère » est rapprochée ici de choix éthiques, écologiques ou encore liés à des traditions, mais n'assume pas les enjeux attachés au déplacement pour le travail et ses conséquences en matière de logement.

tag : Brichka Rihal Louvain-la-Neuve Belgique aikido

Réalisation : Échelle inconnue

MAKHNOVTCHINA
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Makhnovtchina est un repérage actif des nouvelles mobilités urbaines et périurbaines à l'heure des grands projets de métropolisation. C'est un atelier itinérant de production participative d'images (fixes, vidéos, ou multimédia), de textes, de cartes, de journaux, « Work in progress ». Ce travail mené par des architecte, géographe, créateur informatique, sociologue et économiste vise à terme la proposition d'architecture ou d'équipements mobiles et légers. Ce travail vise, en outre, à explorer les futurs vides ou terrae incognitae que créent ou créeront les métropoles. Il propose une traversée du terrain d'accueil pour « gens du voyage » au marché forain en passant par les espaces des nouveaux nomadismes générés par la déstructuration des entreprises, notamment de réseau (EDF, GDF, France télécom...), ainsi que par les campings où, faute de moyens, on loge à l'année. Une traversée, pour entendre comment la ville du cadastre rejette, interdit, tolère, s'arrange, appelle ou fabrique la mobilité et le nomadisme. Ce projet de recherche et de création s'inscrit dans la continuité de certains travaux menés depuis 2001 : travail sur l'utopie avec des « gens du voyage » (2001-2003), participation à l'agora de l'habitat choisi (2009), réalisation d'installation vidéo avec les Rroms expulsés du bidonville de la Soie à Villeurbanne (2009) et encadrement du workshop européen « migrating art academy » avec des étudiants en art lituaniens, allemands et français (2010). Il tente d'explorer les notions de ville légère, mobile et non planifiée avec ceux et celles qui les vivent.