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NOIRE LA RUBRIQUE

Numéro 8


LES QUATRAINS QUI AURAIENT DÛ ÉBRANLER LE MONDE.

Les conflits de la deuxième moitié du XXème siècle nous l'ont appris, les affrontements jusqu'alors bilatéraux n'existent plus sans l'intervention d'un tiers belligérant. La guerre millénaire qui nous occupe, et vise non moins qu'à la domination du monde par le thé (et autres eaux chaudes aromatisées) ou le café (boisson des dieux et des révolutions), ne fait pas exception. Ainsi, depuis la chute de l'URSS, sur les terres de cette patrie du thé, marchent les sombres troupes de Nestlé. Sournoisement, ces dosettes Nescafé envahissent les étals des kiosques restés debout après la « nuit des longues pelles » qui arracha aux trottoirs moscovites 10 000 de leurs frères. Dans les états majors de la société productrice de cet ersatz de café soluble inventé dans les années 1930, que le bon goût ne peut placer qu'entre le bouillon cube et le jus de chaussette, on calcule. En Russie, au cours des vingt dernières années, la consommation de café a enregistré une croissance incroyable (47% en 2013). Le marché russe du café est estimé uniquement pour Moscou et sa banlieue, à environ 2 milliards de dollars. Café ? Pas vraiment, la Russie est devenue le leader mondial de la consommation de café instantané, souvent beaucoup moins cher que le café moulu. Nescafé est déjà leader sur le marché russe du café soluble, avec 40 % des ventes . Pour profiter de ce potentiel, le groupe a agrandi en 2011 son usine Nescafé ouverte en 2005 à Timachevsk, à plus de 1.000 kilomètres au sud de Moscou et pour laquelle il a investi 170 millions d'euros. Avec 1.200 employés, elle est présentée comme « le plus grand site de production de café soluble en Europe ». Si ceci est un coup dur pour le thé, ce n'en est pas moins un revers pour le marché vers l'Oural du vrai café !

Or, il s'en fallut de peu pour que la face du monde ne fut changée.
Maïakovki voulait voir la poésie infiltrer le quotidien révolutionnaire. C'est dans cette optique qu'en 1923, en duo avec l'artiste Rodtchenko, il fut le premier à créer un design unifié pour la marque Mosselprom consurtium de distribution nationalisée après la révolution. Packaging, publicités, les quatrains de Maïakovki se mêlent aux graphismes constructivistes de Rodtchenko. Parmi ceux-ci :

?????? ?? ??????!
                ?? ????????? ???
            ?????
                ??????
                ???? ?????.

Dont la traduction
            N'allez pas loin!
                En un clin d'oeil
            ici
                acheter
                Café moka.
Ne rend pas hommage à la prosodie.

Mais pourquoi alors, si bien promu, le café (boisson naturellement révolutionnaire) ne sut-il infiltrer le quotidien soviétique ? D'aucun aurait tôt fait d'imputer cet échec à je ne sais quel plan quinquennal, à la guerre civile... Et pourquoi pas, pendant qu'on y est, au lancement de spoutnik ou la déportation de Soljenitsyne ??!!!

Non !! La triste réponse se trouve sur la boîte...
En guise de Moka, cet excellent arabica yéménite, le café de Mosselprom « contient un petit mélange de chicorée dans sa préparation » !!!
Sacrilège ? Sabotage ? Le peuple révolutionnaire ne s'y trompa pas. On le roulait !
Puisse-t-il en être de même avec Nescafé !

Sommaire du numéro 8
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EDITO / JOURNAL À TITRE PROVISOIRE N°8 : CINÉMA MOBILE D'INTERVENTION
DOSSIER MAKHNO-VAN
POUR ECHELLE INCONNUE LE FILM EN QUESTION
MAKHNO-VAN
LE CINÉMA SUR ROUE D'UN PEUPLE SUR ROUE

MAKHNO-VAN L'ODYSSÉE MÉCANIQUE
LE PROJET DE RODTCHENKO
SUR LA ROUTE DU CARNIVAL
NOIRE LA RUBRIQUE
CINÉMA VOYAGEUR
LE RÉAPPRENTISSAGE DU CINÉMA-FORAIN

PEERTUBE
ÉCRAN VOYAGEUR
LA JAVA DE L'INFRASTRUCTURE
BLOUMA

Réalisation : Échelle inconnue

MAKHNOVTCHINA
MAKHNOVTCHINA
Makhnovtchina est un repérage actif des nouvelles mobilités urbaines et périurbaines à l'heure des grands projets de métropolisation. C'est un atelier itinérant de production participative d'images (fixes, vidéos, ou multimédia), de textes, de cartes, de journaux, « Work in progress ». Ce travail mené par des architecte, géographe, créateur informatique, sociologue et économiste vise à terme la proposition d'architecture ou d'équipements mobiles et légers. Ce travail vise, en outre, à explorer les futurs vides ou terrae incognitae que créent ou créeront les métropoles. Il propose une traversée du terrain d'accueil pour « gens du voyage » au marché forain en passant par les espaces des nouveaux nomadismes générés par la déstructuration des entreprises, notamment de réseau (EDF, GDF, France télécom...), ainsi que par les campings où, faute de moyens, on loge à l'année. Une traversée, pour entendre comment la ville du cadastre rejette, interdit, tolère, s'arrange, appelle ou fabrique la mobilité et le nomadisme. Ce projet de recherche et de création s'inscrit dans la continuité de certains travaux menés depuis 2001 : travail sur l'utopie avec des « gens du voyage » (2001-2003), participation à l'agora de l'habitat choisi (2009), réalisation d'installation vidéo avec les Rroms expulsés du bidonville de la Soie à Villeurbanne (2009) et encadrement du workshop européen « migrating art academy » avec des étudiants en art lituaniens, allemands et français (2010). Il tente d'explorer les notions de ville légère, mobile et non planifiée avec ceux et celles qui les vivent.